Thursday, August 18, 2011

Ticket au féminin pluriel

Ticket Magazine, une publication éditée par Le Nouvelliste, annonce changement et promotion dans son staff. Stéphanie André a été nommée rédactrice en Chef et Gaëlle C. Alexis rejoint le secrétariat de rédaction en support à Marie-Brunette Brutus Mainsour.

Stéphanie André, rédactrice en chef de Ticket Magazine
 Stéphanie André a été la secrétaire de rédaction de ce magazine people avant de rejoindre la compagnie téléphonique Digicel. Elle est de retour au bercail pour succéder à Karl Foster Candio qui met les voiles vers une ONG. Svelte et d’une énergie débordante Steph ne limite pas sa fonction de rédactrice en chef à son seul bureau. Elle revient à ses premières amours en réalisant déjà des reportages sur la mode. Une rédactrice en chef qui garde bien sa ligne.
  
La dernière Une en date de Ticket
Athlétique aussi ? Pas évidente. Chose certaine, la native de Jacmel arpentait, dans le temps, la tribune officielle mais aussi les gradins du Stade Sylvio Cator pour dresser de mini-portraits des fous du foot pour enjoliver les pages de Ticket Sport, publié en supplément.     

L'équité de genre dans les médias? à Ticket Magazine, c'est déjà la réalité! C'est le média qui respecte le mieux l’équité de genre à Haïti, sans être pour autant une revue de femmes. Elles sont sept sur une liste de quinze rédacteurs. Une bonne preuve de parité dans un pays qui n’échappe pas toujours à la culture machiste.

Tuesday, August 16, 2011

Loramus, journaliste humanitaire

Le Centre opérationnel des médias est considéré comme la seconde demeure de Rosemond Loramus. C’est à cette rédaction hors-médias montée par Reporters sans frontières qu’il a fait connaissance pour la première fois des aventuriers de Solidar’IT. Sur la même trace, la rédactrice en chef de Youphil.com, l'a repéré. Elodie Vialle décrit "Super Lolo" en lettres et en images.

Rosemond Loramus
Le 12 janvier 2010, à 16h53, Loramus Rosemond se trouvait au 3e étage du Nouvelliste, principal journal haïtien. "Je venais de rendre un papier quand le building s’est mis à trembler, comme si quelqu’un le secouait. Il y avait du brouillard partout. Quand nous sommes sortis, on a vu des gens morts, puis on a essayé d’aider les survivants sous les décombres… Tout était détruit, je ne reconnaissais même pas le quartier… Le pire, c’était les cris, les hurlements, les pleurs."


Ce séisme, qui a traumatisé tout un pays, a donné une nouvelle dimension au métier de Loramus, toujours hanté par le tremblement de terre. "Je me disais ‘comment aider tous ces gens’", lâche-il, ému. Comme de nombreux Port-au-Princiens, le journaliste va errer longtemps dans la ville au décor apocalyptique, parmi les décombres. "A cette heure-ci, il y avait une émission présentée par des jeunes animateurs à Magic 9. Quand je suis passé devant leurs locaux, tout s’était écroulé. Je n’arrêtais pas de pleurer. Chez moi, il n’y avait plus que l’emplacement de ma maison."


L'engagement de Loramus est né avec ce drame. Journaliste culturel pour Ticket Magazine, une publication éditée par le Nouvelliste, il décide alors de se lancer dans le journalisme humanitaire et social, une spécialisation qu’il avait délaissée après s’être fait tiré dessus au cours d’un reportage, quelques années auparavant, lors d’affrontements à Cité Soleil, le plus grand bidonville du pays, situé à deux pas de chez lui.


"Quelqu’un pouvait lire mes papiers et venir en aide aux gens"


Le journaliste de 43 ans choisit après le séisme d’habiter dans un camp, refusant la proposition de sa mère de se rendre chez elle. "Ma place était auprès des gens, justifie-t-il. Quelqu’un pourrait lire mes papiers et vouloir leur venir en aide."

Rosemond Loramus veut aider les plus vulnérables
Avec son métier, il veut aider les plus vulnérables: les femmes enceintes, les personnes handicapées et âgées, qui ne peuvent pas se déplacer lors des distributions alimentaires. "J’ai commencé à leur demander ce qui leur manquait, et j’allais voir les ONG pour leur dire quels étaient les besoins des personnes âgées." Loramus passe alors son temps libre à aider les autres, sans toucher de rémunération. Puis il est embauché, comme beaucoup de journalistes haïtiens, par une ONG. 


Au bout d’un an, il quitte le camp à la suite de violences et s’installe dans un petit deux pièces d’une vingtaine de mètres carrés avec son cousin Ernst, et le fils de ce dernier. C’est là qu’il nous reçoit, dans une petite baraque en briques aux murs décrépis, séparée d’un muret de l’aéroport, au nord de Port-au-Prince.


Le quartier est très pauvre: ici, on vit à peine mieux qu'en face, dans les camps. Pour y accéder, il faut longer les corridors entre les petites maisons sans porte, se pencher pour éviter le linge suspendu, marcher au milieu des poules, sur les gravats. Loramus accueille les voisins qui viennent le saluer ou stocker des denrées dans son frigo, un mobilier que peu d’habitants peuvent s’offrir dans ce quartier. "Ma vie, je la consacre aux autres, confie-t-il avec un grand sourire. "Il s’oublie un peu parfois", renchérit, bienveillant, son cousin Ernst.

Thursday, August 11, 2011

Clarens Fortuné, "addict au journalisme"

Une migraine lancinante traîne Clarens Fortuné de la cafétéria de Le Matin où il officiait comme rédacteur en chef à la tombe. Hommage sera rendu dans la matinée du 13 août 2011 au Parc du Souvenir à Clarens Fortuné, addict au journalisme. A l’approche des funérailles nous reprenons un texte de Le Matin rapportant les derniers gestes de Fortuné sur son lit de mort. "Clarens Fortuné,  addict au journalisme", le titre de HPN résume la vie de cet homme efficace et qui s’efface.
 
Sur son lit de mort, Clarens Fortuné faisait encore ce qu’il a fait durant toute sa vie: écrire et corriger. Les yeux fermés sur un lit d’hôpital, il agitait sa main dans le vide comme s’il écrivait, soulignant ou effaçant à chaque fois en fonçant les cils comme il le faisait devant une faute mal venue. S’il est vrai que c’est une hémorragie cérébrale qui l’a fait partir pour l’au-delà, son cerveau répétait jusqu’à ses dernières minutes, ces gestes devenus pour lui des automatismes et qui au fond correspondaient à la passion de sa vie: le métier de rédacteur, correcteur.

Ça a commencé par une migraine, persistante douleur qu’il a pendant un temps minimisé. On ne semblait pas pouvoir le convaincre de visiter un médecin pour s’enquérir des vraies causes de son mal chronique.

A la cafétéria du journal Le Matin, il mangeait avec tous, le mardi 19 juillet, quand il a dû pendant un temps attraper sa tête des deux mains pour la serrer fortement. Son malaise était visible. Mais il s’efforçait encore de prouver son courage. Ses collaborateurs s’inquiétaient de plus en plus et son appétit déclinait considérablement. Laissant la table, Clarens le blagueur était bien moins bavard cette fois et se déplaçait au prix de grands efforts. Il marchait lentement. Mais après quelques pas le "rédac" s’est arrêté, s’agrippant au mur comme s’il résistait à une foudre intérieure. Gesticulation, concentration, soupirs : vomissements ! Clarens a été conduit chez lui, après un temps de récupération.
 
Eddy Laguerre

Saturday, August 6, 2011

''Le journalisme haïtien perd un grand homme''

Clarens Fortuné a eu 49 ans en février dernier
Le rédacteur en chef de Le Matin, Clarens Fortuné, 49 ans, s’est éteint à l'aube du jeudi 4 août 2011 dans un hôpital de Port-au-Prince d'ou il a ete admis le 25 juillet dernier, pour une migraine lancinante. Quelques témoignages : 
 
Lachance André · Jonquière: "J'ai eu le plaisir et l'honneur de travailler avec Clarens Fortuné au journal Le Matin vers 2006-2008 et j'avais été impressionné par son professionnalisme sans concession. Clarens travaillait tout le temps et ne quittait le journal que très tard dans la nuit. Il fallait le voir lors des réunions de production du matin, relançant ''ses'' journalistes d'un œil gentiment moqueur, qui ne pouvait cacher l'affection qu'il leur portait... Il était exigeant pour ses journalistes mais il l'était avec bonhomie et chaleur. Je suis vraiment désolé d'apprendre qu'il est décédé. Le journalisme haïtien perd un grand homme !" http://bit.ly/nHEevp

Chenal Augustin · Port-au-Prince "Lorsque Clarens terminait de corriger un article, il ne restait rien à y ajouter ni à en enlever. Il savait rendre un texte potable, beau et informatif. Le rédacteur n'a ni à se plaindre ni à se sentir blessé dans son orgueil. Il apprend plutôt à écrire autrement. D'où, à Le Matin - où je travaillais à la section culturelle de 2003 à 2010 -, Clarens fut un maître. Il parvenait à faire du journal une petite école. Il n'y pas eu un journaliste à ne pas aimer Clarens. Nous le considérions comme un ami, un conseiller. Il devait cette considération à sa modestie, à sa sympathie, à sa courtoisie et à son accueil chaleureux. Certains l'accusaient de nous tolérer. Il y en avait parmi nous qui étaient attachés au Matin grâce à Clarens." http://bit.ly/oyu5j4
 

Friday, August 5, 2011

Clarens Fortuné casse sa plume

Clarens Fortuné, rédacteur en chef de Le Matin, vient de raccrocher définitivement sa plume, pour un aller simple au paradis décidément bien encombré de journalistes. Il s’est éteint, dans la matinée du 4 août 2011, à l’âge de 49 ans, dans un un hôpital de Port-au-Prince où il a admis, le 25 juillet dernier, pour une migraine lancinante.  

Clarens Fortuné (Photo: Le Nouvelliste)
« Quand le journaliste est le quoi de la nouvelle, ce n'est pas la joie », consterne Roberson Alphonse en première page de Le Nouvelliste. Ancien collaborateur de Clarens Fortuné avant de passer au quotidien rival a été assené, la veille par son mentor. « Vous êtes venu voir si je suis mort pour diffuser la nouvelle », a-t-il lâché depuis son lit d’hôpital. Habitué à l'humour décapant de son ami, Alphonse a répondu, la voix masquant mal son angoisse, que c'est simplement le disciple qui est accouru au chevet de son mentor, du maître ayant guidé ses pas, il y a 11 ans.


« Notre rédacteur en chef est mort », le titre de Le Matin – en ligne – reflète l’atrocité de la douleur qui déchire les entrailles de chacun des collaborateurs de Clarens Fortuné au journal plus que centenaire. « Je suis profondément attristé par la mort de Clarens, un ancien collaborateur, un mentor et un ami », se désole Rock André. Émigré aux États-Unis, l'ex-rédacteur du quotidien plus que centenaire garde de son ancien rédacteur en chef « l'image d'un homme intègre, humble et laborieux ». Sa passion pour le métier de journaliste, poursuit-il, est contagieuse. « Avec la mort de Clarens, c'est un baobab qui part pour l'au-delà », a conclu André. 


Ancien collaborateur de Clarens Fortuné à Radio Nationale d’Haïti au début des années 90, Charlemagne Louis-Charles est lui aussi attristé. C’était un « homme intègre ayant la colonne vertébrale rectiligne », témoigne Louis-Charles dans un court texte-hommage publié sur le site de Le Matin. Cet homme verticale, se souvient-il, a pu garder son intégrité en dépit des avances toutes azimuts et l'air corruptrice qui soufflait sur Port-au-Prince.
Clarens Fortuné et Lemoine Bonneau de Le Nouvelliste animant un séminaire en 2009
Né à Jérémie (Grand’Anse) le 15 février 1962, Clarens Fortuné traîne derrière lui quelque trente ans de carrière. Il a entamé sa carrière au  début des années 80 à Le Petit Samedi Soir. « Calme, réservé, d'une simplicité étonnante, Clarens Fortuné, à l'instar de feu Eric Sylla, représente un prototype aujourd'hui très rare de journaliste », estime son confrère et ami Pierre-RaymondDumas. Ce fut, avant tout, ajoute Dumas, un rédacteur-correcteur, un lecteur assidu et averti de textes mal ficelés, de brouillons, de premiers jets.
Le Centre opérationnel des médias adresse ses plus sincères condoléances à la famille et aux collègues de Clarens Fortuné.

Wednesday, August 3, 2011

Rapt suivi d’exécution d'un journaliste dominicain

José Agustín Silvestre de los Santos alias “Gajo”, animateur du programme “La Voz de la Verdad” (La voix de la vérité) pour la chaîne régionale Caña Teve et directeur d’une revue du même nom, a été assassiné le 2 août 2011 dans la commune d’El Peñon. Enlevé à La Romana, il a été retrouvé avec trois balles dans le corps sur la route reliant cette ville et San Pedro de Macorís.
Silvestre de los Santos

"Nous condamnons l’assassinat de Silvestre de los Santos et demandons aux autorités d'identifier les responsables. Les autorités devront privilégier la piste professionnelle dans l’enquête que vient d’être ouverte sur la mort de ce journaliste connu pour ses enquêtes sur la délinquance et les liens présumés qui entrainent agents de police et autorités judiciaires avec des trafiquants de drogue", a déclaré Reporters sans frontières.


D’après des informations des journaux locaux, le journaliste, âgé de 59 ans, aurait été poussé de force dans un véhicule par quatre inconnus aux environs de 8 heures du matin. Des témoins ont rapporté avoir entendu des coups de feu et assister au rapt.

Silvestre de los Santos aurait signalé avoir été victime de persécutions peu de temps auparavant. Selon le quotidien Diario Libre, le journaliste s’est vu obligé de quitter la ville de La Romana, après avoir dévoilé lors d’un programme, le 30 juillet 2011, des informations concernant un assassinat.

Une commission d’enquête a été constituée le jour même par le procureur général, Radhamés Jiménez. Le directeur de la police national, José Armando Polanco Gómez, s’est personnellement chargé de cette enquête, par instruction du Président de la république, Leonel Fernández. Sept personnes ont été interpellées par la police et doivent rendre témoignage dans les jours qui viennent. Personne n’a été encore identifié comme auteur intellectuel ou matériel du crime.

Silvestre de los Santos était poursuivi pour “diffamation” et “injure” devant la chambre pénale du tribunal de La Romana. Il avait mis en cause dans l’un de ses programmes, le procureur de la ville, José Polanco Ramírez, pour de présumés liens avec le narcotrafic. Des inconnus avaient alors ouvert le feu sur le domicile du journaliste. Après six jours en détention préventive, il avait été remis en liberté contre le paiement d’une caution de 100.000 pesos (environ 2.600 euros).

Un acte d’une telle gravité, dans un pays où la situation de la liberté de la presse est relativement satisfaisante, exige toute l’attention des autorités dominicaines.

Source: www.rsf.org 

Tuesday, August 2, 2011

Des web-journalistes mieux préparés à jouer leur rôle

Une trentaine de journalistes haïtiens ont pris part à une formation multimédia organisée aux mois de juin et juillet 2011 par le Groupe Médialternatif en partenariat avec l’association européenne Solidar’IT.

Giordano Cossu de Solidar'IT et deux femmes journalistes
A l’issue de la série de sessions de formation, les organisateurs plaident en faveur d’une pratique plus étendue et systématique du journalisme-web.


Le journalisme-web s’imposera au fur et à mesure dans le pays, prévoit Gotson Pierre, coordonnateur du Groupe Médialternatif, qui gère depuis 10 ans l’agence en ligne AlterPresse.


De son coté, Giordano Cossu, de l’association Solidar’IT, croit que les médias doivent s’impliquer dans l’épanouissement du journalisme-web qui constitue un domaine d’avenir.


La série de formations a bénéficié de l’appui de l’Organisation des Nations Unies pour la Science et la Culture (UNESCO), la Fondation de France et s’est tenue au Centre Opérationnel des Médias, de Reporters Sans Frontières.


Le responsable de communication à l’Unesco, Mehdih Benchela, pour sa part, salue l’initiative et renouvelle l’engagement de l’Unesco, à sa manière, à encourager le renforcement de la capacité des journalistes haïtiens.


Pour l’Unesco, il est important de renforcer la professionnalisation de la production des journalistes sur le web, tant sur le plan technique que sur le plan de l’éthique journalistique, compte tenu de l’influence grandissante d’Internet sur l’information fournit aux Haïtiens, indique l’organisme dans un communiqué.


L’exemple du « Printemps arabe », souligne l’organisation, a démontré le pouvoir de l’information diffusée sur le web sur les transformations politiques, la gouvernance démocratique et la mobilisation de la société en faveur de la liberté d’expression.


Les sessions de formation avaient pour objectif de renforcer la capacité des journalistes et des médias haïtiens à produire des contenus multimédias pour le web (photoreportages web, portfolios sonores, courtes vidéos…) et maîtriser les nouveaux médias sociaux (Facebook, Twitter, Flickr…) pour la diffusion d’informations. Elles ont aussi traité des questions éthiques spécifiques au journalisme sur le web.

Au moins un million d’Haïtiens en Haïti et plusieurs millions vivant à l’étranger, ont accès à Internet. Les Haïtiens sont de plus en plus nombreux à s’informer en utilisant les ressources Internet, tandis que les médias (principalement radios et journaux) s’alimentent dans une proportion non négligeable à partir de sources sur Internet.


www.alterpresse.org