Friday, December 9, 2011

L’affaire Jean Dominique sous respiration artificielle ?

L'industriel Rudolph Henri Boulos. Photo d'archives: Le Nouvelliste
 L’affaire Jean Dominique, du nom de l’ancien PDG de radio Haïti Inter, assassiné le 3 avril 2000 à l’entrée de la station sur la route de Delmas, n’est pas morte. L’instruction ouverte depuis 11 ans se poursuit à la cour d’appel de Port-au-Prince.

L’industriel et sénateur destitué, le nom de Rudolph Henry Boulos figure sur une liste de cinq personnalités que le juge Invichel Dabrésil souhaitait auditionner dans le cadre du double meurtre de Jean Leopold Dominique, PDG de radio Haïti Inter et de Jean-Claude Louissaint, gardien de la station. L’ex-sénateur a été entendu, pour la première fois le 5 décembre 2011, à titre de témoin par le juge instructeur. Pas moins de cinq juges ont déjà enquêté sur le double meurtre du 3 avril 2000.


Jean Dominique à son retour de l'exil en 1986
« Les magistrats instructeurs entendaient auditionner tous ceux qui, de près ou de loin, étaient visés par des éditoriaux piquants de Jean-Léopold Dominique dans le cadre du traitement par radio Haïti Inter de dossiers sensibles », a fait remarquer Le Nouvelliste. En été 1996, a rappelé le quotidien, les Laboratoires Pharval S.A ont été l'objet de virulentes critiques en raison de leur responsabilité dans une affaire d'insuffisance rénale aigüe qui a occasionné le décès d'une soixantaine d'enfants après l'absorption des sirops Afébril et Valodon, fabriqués par les laboratoires que dirigeaient Boulos.


Toujours convoqué depuis l’instruction ouverte il y a onze ans, Rudolph Boulos a pu se présenter que ce 5 décembre au cabinet d’instruction. « Parti pour l'exil, en mars 2000, soit un mois avant le double meurtre de Jean Léopold Dominique et de Jean-Claude Louissaint, M. Boulos est revenu au pays en 2004, a rappelé Le Nouvelliste. Entre-temps, le juge Bernard St-Vil a rendu son ordonnance de clôture dans le cadre de cette affaire. Plusieurs inculpés ont interjeté appel de l'ordonnance, puis exercé un pourvoi en Cassation. » 


Confié au juge Fritzner Fils-Aimé, le dossier a fait l'objet d'information complémentaire en 2008. Rudolph Boulos, en 2006, a été élu sénateur. Il a été destitué par le Grand corps, prouvant sa double nationalité que la constitution haïtienne n’admet pour certains postes électifs et nominatifs.


Le juge Dabrésil a interrogé en novembre dernier, Yvon Neptune, ex-Premier ministre et ancien président du Sénat pour tenter d’éclaircir les zones d’ombres du double meurtre du 3 avril 2000. Neptune, à l’époque du crime était candidat au Sénat et porte-parole de Fanmi Lavalas, l'organisation politique de l’ex-président Jean-Bertrand Aristide.

No comments:

Post a Comment