Sunday, October 23, 2011

La radio, médias # 1

La radiodiffusion connait de nos jours un essor considérable en Haïti. La massification de l’écoute radiophonique en témoigne. Des spécialistes expliquent cette tendance en vertu du sens oral de la population, mais aussi  de l’évolution de la technologie.

Selon une recherche effectuée par Haïti Press Network sur le site du Conseil national des télécommunications (Conatel), il existe environ 200 stations de radio locales dont une cinquantaine à Port-au-Prince, fonctionnant uniquement sur la bande FM. La plupart d’entre elles sont des stations privées. Il existe également deux relais internationaux. Il s’agit de radio France internationale (RFI) et la Voix de l’Amérique.

Les radios sont, remarque-t-on, plus populaires que la télévision et les médias écrits. Les radios ont en moyenne quatre ou cinq éditions de novelles chaque jour du lundi au samedi. Les nouvelles sont diffusées en créole et/ou en français à certaines tranches d’heure de la journée. Évidemment, des émissions entrecoupées de spots publicitaires et de messages d’identification. Certaines proposent une programmation essentiellement musicale, centrée exclusivement sur la musique haïtienne ou/et étrangère.

Sans conteste, ce médium fait l’objet d’une grande écoute auprès de la population haïtienne. Des spécialistes en communication tentent d’apporter une tentative d’explication au phénomène. « La population est socialement beaucoup plus orale », avance Ary Régis, professeur de communication sociale à l’Université d’État d’Haïti. De plus, fait-il comprendre, des informations à sensation diffusées par certaines stations de radio amplifient cette tendance. L’aspect technique de la question n’est pas écarté par l’universitaire. Il croit que l’évolution technologique favorise également la préférence pour la radio, plus facile à capter.

« Une telle réalité a ses bon et mauvais côtés à la fois»,  soutient le professeur Régis. La radio, présente un peu partout, permet aux gens rester informés. Cependant, ce médium n’accorde pas le temps nécessaire pour réfléchir à l’information dont on dispose. Alors que, précise-t-il, contrairement à la radio, un journal offre la possibilité de prendre du recul et de réfléchir un peu plus par rapport à l’information disponible.
C’est pratiquement le même son de cloche pour le responsable de la salle des nouvelles de radio Magik 9, Roberson Alphonse. Il croit que la facilité d’accès d’une station de radio un peu partout dans le monde confère à celle-ci une massification d’écoute plus importante que les journaux. Parallèlement, le rédacteur du quotidien Le Nouvelliste estime aussi que le fort taux élevé d’analphabétisme contribue à populariser la radio.

Enfin, le problème énergétique en Haïti est pour beaucoup dans la popularisation de la radio. Point besoin d’électricité pour avoir accès à ce media comme c’est le cas pour la télévision, quelques piles suffisent. Plus économique aussi. Pas besoin non plus de payer pour l’information comme pour un journal. Plus simple que de se connecter à l'Internet.

Alix Laroche
Source : www.hpnhaiti.com

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