L’Association des journalistes haïtiens (AJH), choquée par les injures proférées par le président Michel Joseph Martelly à l’endroit du journaliste Germain Etienne de Scoop FM le lundi 3 octobre, est aujourd’hui scandalisée d’entendre la réaction du chef de l’État, persistant dans son attitude irrespectueuse, irrévérencieuse et grossière à l’égard de la corporation des journalistes, membre du corps social.
Jacques Desrosiers, secrétaire général de l'AJH. Photo: Unesco |
"Je n’ai pas aimé la façon dont j’ai été abordé ; j’ai répondu, et c’est fini", a en effet répondu le président Michel Joseph Martelly, invité à s’exprimer sur ce nouveau dérapage verbal, lors d’une conférence de presse au palais national le 6 octobre.
L’Association des journalistes haïtiens croit qu’il est important de rappeler à l’attention du président qu’il est un serviteur et par conséquent, il doit respect au plus petit des Haïtiens, conformément à la Déclaration universelle des droits de l’homme.
L’Association rappelle au chef de l’État qu’il est le gardien de la Constitution et l’un des garants du bon fonctionnement des différentes institutions de la société.
L’Association des journalistes haïtiens veut une fois de plus attirer l’attention sur certains événements ayant mis face à face la presse et des partisans du président Michel Joseph Martelly et parfois le chef de l’État lui-même :
• aux Cayes, le 8 décembre 2010, des individus, au nom de Michel Joseph Martelly, ont saccagé les locaux de Radio Lebon FM et menacé des journalistes après la publication des résultats préliminaires des législatives et de la présidentielle ;
• à Port-au-Prince, le 9 mars 2011, le candidat Michel Joseph Martelly a proféré des agressions verbales contre le journaliste Gotson Pierre lors d’un débat dans le cadre du deuxième tour de la présidentielle et des législatives ;
• aux Gonaïves, 22 mai 2011, des agents de l’Unité départementale de maintien d’ordre (UDMO) ont bousculé et brisé des matériels de travail des journalistes qui couvraient la visite du président Michel Joseph Martelly, suite à l’incendie du marché public des Gonaïves ;
• à Port-au-Prince, le 27 juillet 2011, le président Michel Joseph Martelly, lors du lancement de la revue touristique, Magic Haïti, a rendu la presse responsable de la projection de la mauvaise image d’Haïti vers l’extérieur et a demandé à la presse de se taire. Il a même menacé d’user de la force contre tous ceux qui disent du mal du pays, dont la presse ;
• à Jacmel, le 28 juillet 2011, des agents de sécurité du président Michel Joseph Martelly ont bousculé des journalistes et les ont expulsé de la salle de conférence lors d’une visite qu’il effectuait dans cette ville.
L’Association des journalistes haïtiens n’abdiquera pas face à ses responsabilités et sera toujours prompte à dénoncer et dans le futur à utiliser tous les recours pacifiques nécessaires dans la bataille pour le respect de la liberté de presse, la liberté d’expression et le droit à l’information.
Jacques Desrosiers
Secrétaire général de l’AJH
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