Monday, July 4, 2011

Le chef de l’Etat noue le dialogue avec les patrons de presse

Le président haïtien, Michel Joseph Martelly, noue le dialogue avec les directeurs de médias privés, moins de deux mois après son investiture à la tête de la moitié île secouée par le violent séisme du 12 janvier 2010.

Le chef de l’État (assis, 3e de g-a-d) et des patrons de médias
Une quinzaine de directeurs d’opinion et patrons de médias de Port-au-Prince, la capitale haïtienne, ont pris part à la rencontre tenue dans l’après-midi du samedi 2 juillet 2011 à l’appartement privé du chef de l’Etat au Palais national. Cette première prise de contact depuis les élections de 2011 caractérisées par des frictions entre l’équipe de campagne de Michel Martelly et certains journalistes et médias a été cordiale à l’image du président portant une chemise rose à raies blanches et un blue-jean. Faire part, aux directeurs de médias, de la vision du Président et de la nécessité de mettre les intérêts du peuple haïtien au premier plan, est l’objectif avoué par la présidence. Cette rencontre, selon une note de son bureau de communication, a permis au Chef de l’Etat de constater combien il est possible de trouver cette synergie indispensable au changement réel qu’attend la population de ses élites.

Michel Martelly au premier plan, les patrons de médias, des visiteurs et employés du Palais national
« Il est du devoir de toutes les entités de se mettre ensemble, en dépit de certaines divergences, pour sauver ce pays qui nous est tous cher », a déclaré le président qui a pris note de la mesure et du niveau des interventions de chaque participant. Michel Martelly exprime son soutien entier aux médias et à la liberté d’expression tout en exhortant les directeurs d’opinions à utiliser le pouvoir de la presse en faveur d’un climat serein et positif dans le pays. Un tel climat permettra de rassurer ceux de l’extérieur et mettre en confiance ceux qui ont choisi de vivre ou d’investir en Haïti.

Le temps des good news ?
« Le sentiment de paix et de stabilité relative est indispensable à l’attraction des investissements et des visiteurs », a indiqué le successeur de René Préval. Depuis la réélection de ce dernier en 2006 Haïti ne cesse de progresser dans le classement mondial de la liberté de la presse élaboré annuellement par Reporters sans frontières. Ce léger mieux paraissait cependant ébranlé avec notamment des poursuites judiciaires menées pour diffamation contre au moins cinq journalistes et quatre autres ont été convoqués en qualité de témoin par un tribunal de Port-au-Prince depuis les élections controversées de 2010. Tèt Ansanm, une radio communautaire a été également incendiée dans la nuit du 20 au 21 avril dernier à Carice (Nord-Est) par des partisans de l’ancien député de la plateforme Inite Jean Berthold Bastien, battu aux législatives par la candidate Fanèse Laguerre.
Le chef de l’État, Michel Martelly (à gauche) et le PDG de Radio Télé Caraïbes, Patrick Moussignac
 Le président qui ne revient pas sur ses propos désobligeants à deux journalistes lors d’un débat électoral au Karibe Convention Center s’est présenté comme un ami de la presse et a souhaité que celle-ci se renforce pendant les 5 ans de son mandat. « Michel Martelly aime qu’on parle de lui en bien ou en mal. Cela me sert finalement », a déclaré le chef de l’Etat espérant voir la presse haïtienne s’engager en première ligne, dans le combat en faveur d’une image de marque du pays à l’étranger.

Pas d’opposition
Le président Michel Martelly (à gauche) et le PDG de Radio Solidarité, Venel Remarais
La presse ne constitue pas une opposition, mais qu’elle se doit de dire la vérité sans exagérer dans un sens comme dans l’autre, a réagit Marcus Garcia. Le directeur de Mélodie FM qui a connu la dictature des Duvalier (Roi de la censure), n’entend pas transiger sur le rôle de chien de garde que de la presse. Plusieurs organisations internationales, des médias internationaux, juge-t-il, véhiculent aussi des messages négatifs sur Haïti afin de faire leur beurre. « C’est au président de s’assurer qu’elles n’aient plus l’occasion de le faire », a conseillé l’éditorialiste de Mélodie FM. La presse, insistent d’autres responsables de médias, ne fait que son devoir en rapportant les faits.

Photos: courtoisie de la présidence

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