Thursday, July 28, 2011

Un président assoiffé de good news

La soif de good news du président Michel Joseph Martelly est incommensurable. Elle se mesure même à celle de Manuel dans Gouverneurs de la Rosée. A son retour de Cuba, le personnage légendaire campé par Jacques Roumain découvre son village divisé par d'anciennes querelles et une terre aride et désolée. Avec courage et obstination, il part à la recherche d'une source ; il finit par trouver l'eau et tente alors de réconcilier les deux clans rivaux
La Une de Le Nouvelliste du 28 juillet 2011
Avec une notoriété déjà acquise en dehors de la politique Martelly accède à la magistrature suprême, 62 ans après la publication du Gouverneurs de la Rosée, roman souvent considéré comme un classique de la littérature haïtienne. Martelly n’a pas vécu comme Manuel dans l’île castriste, mais aux États-Unis. Pour tenter d'apaiser sa soif, il a accueilli, le 2 juillet dernier, une quinzaine de directeurs d’opinions et patrons de médias au Palais présidentiel.

Le 56e président d’Haïti espère voir la presse haïtienne s’engager en première ligne, dans le combat en faveur d’une image de marque du pays à l’étranger. Dans un aparté avec journalistes et responsables du quotidien Le Nouvelliste qu’il a visité ce 27 juillet, le chef de l’État a évoqué longuement sa vision de la presse et sa lecture des articles du journal. Rédacteur en chef, Frantz Duval, aime la franchise du président. « Nous lui assurons aussi de la nôtre, ce en toute correction », a écrit Duval dans un éditorial titré « L’arithmétique de l’information »

Coïncidence heureuse, la première page du journal est consacrée à Magic Haïti, une nouvelle publication dédiée au développement du tourisme, mais aussi au come-back de Les Difficiles de Pétion-Ville, figure légendaire du Compas direct, musique dansante du pays.

Dans l’arithmétique de l’information, la Semaine du tourisme n’est pas éclipsée par la tentative d’attentat dont le chef de l’État a été la cible au Cap-Haïtien, il y a trois jours. La vie apporte aussi son lot de « bad news », surtout dans un pays comme Haïti souvent frappé par le malheur. Un Manuel pour guider nos "Gouverneurs"?

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